Le vaginisme est un trouble du comportement sexuel dont les origines sont psychiques ou psychologiques. Le vaginisme se traduit par une contraction involontaire et instantanée des muscles pelviens, rendant douloureuse, voire impossible, toute pénétration sexuelle. S’il existe depuis toujours, le vaginisme est dit « primaire ». S’il apparaît au cours de la vie sexuelle, il est dit « secondaire ». Ce trouble affecte environ 1 % des femmes en âge de procréer. Comment vient le vaginisme et quelles en sont les causes ? Comment se soigne le vaginisme ? Nous vous répondons dans cet article.
Qu’est-ce que le vaginisme ? quelles sont les origines de ce trouble ?
Les causes du vaginisme sont le plus souvent psychosomatiques. Mais d’autres facteurs peuvent conduire à ce trouble :
- Il peut s’agir d’un épisode traumatisant, tel qu’une agression sexuelle, mais ce peut être aussi une consultation ou un examen gynécologique mal vécus ;
- Des rapports sexuels douloureux, une dyspareunie persistante peuvent amener les muscles à se contracter progressivement, jusqu’à empêcher toute pénétration ;
- Une éducation trop rigide ou un manque d’information peuvent engendrer le vaginisme.
Le vaginisme : symptômes et diagnostic
La peur de la pénétration, consciente ou inconsciente, entraîne l’utilisation de stratégies d’évitement. La femme serre les cuisses ou éloigne la main caressante de son amant qui s’approche trop de son orifice vaginal. La libido fonctionne et cette femme éprouve du désir, mais la crainte l’emporte. Par réflexe, les muscles qui entourent l’orifice vaginal se contractent et rendent impossible le rapport sexuel.
Prendre conscience de la réalité du trouble
Cette description est le maillon d’un cercle vicieux dont il faut prendre conscience pour en sortir. En effet, l’appréhension renforce les contractures, qui intensifient la douleur, ce qui amplifie le phénomène phobique. Un simple frôlement sur la zone pelvienne peut provoquer la contraction réflexe des muscles vaginaux.
Consulter un spécialiste
Le premier spécialiste à consulter est le gynécologue. Ce professionnel va d’abord écouter la patiente lui décrire ses symptômes. Puis il l’interroge sur son passé, son vécu, ses antécédents médicaux. Le médecin procède ensuite à un examen gynécologique, en agissant le plus délicatement possible. Il est important que la patiente soit en confiance car il est évident que l’introduction du spéculum dans le vagin est compliquée et délicate. Si elle le souhaite, le gynécologue peut confier un miroir à la patiente, ou lui proposer de guider elle-même le spéculum dans son vagin. L’objectif de cette consultation est de vérifier qu’aucune cause physique n’est à l’origine du trouble. En effet, la femme vaginique ne présente aucune anomalie des organes génitaux.
Le vaginisme : prise en charge et traitement
Il n’existe pas de traitement médicamenteux pour soigner le vaginisme, puisque ce n’est pas une maladie. Cependant, un sexologue peut prendre ce trouble en charge en travaillant avec la patiente. Cela passe par l’écoute et la réalisation d’exercices pratiques.
L’écoute
La patiente doit se confier au sexologue. Pour mieux cerner les origines de son trouble, il a besoin de connaître son histoire, depuis son enfance, en passant par son adolescence et jusqu’à ce qui l’amène dans son cabinet. Un lien de confiance doit s’établir pour faciliter le dialogue. La femme doit pouvoir exprimer ses angoisses librement. D’autant plus qu’elle peut être confrontée à un manque de compréhension de la part de son conjoint, rajoutant de la culpabilité à sa détresse.
La pédagogie
Le sexologue apprend à la femme à apprivoiser son corps. Elle doit pouvoir caresser librement ses organes sexuels, tout en prenant conscience que cela ne lui provoque aucune douleur. Progressivement, elle entrouvre ses lèvres, puis s’entraîne à introduire un doigt dans son vagin. À son rythme, elle explore son corps et apprend à se connaître.
Les exercices de rééducation musculaire
Une fois que la femme peut introduire facilement un doigt dans son vagin, le sexologue va lui demander d’utiliser des dilatateurs vaginaux. Ce sont des instruments coniques que la femme introduit dans son orifice vaginal. L’objectif est de diminuer les contractions au fur et à mesure de la pratique. Un petit cône est mis en place une dizaine de minutes, pour que les muscles s’y habituent. Puis les cônes grossissent progressivement au fil des exercices. Lorsqu’elle se sent prête, la femme peut demander à son partenaire d’introduire le cône. Elle peut aussi l’autoriser à caresser son intimité avec son pénis, sans pénétration.
Non pris en charge, le vaginisme peut mener à de graves crises de couple. Le manque de dialogue ou l’incompréhension du partenaire, le déni ou l’insistance ne font qu’empirer la situation. Chacun doit savoir qu’il n’est pas responsable de cette situation, car la culpabilisation de l’un ou de l’autre n’est pas non plus une solution. Il est essentiel pour la femme de pouvoir s’exprimer sur ses douleurs et ses craintes. De plus, le vaginisme se soigne très bien, alors pourquoi se priver d’une consultation chez un bon sexologue ? Cela peut permettre de retrouver une vie sexuelle épanouie et une harmonie dans le couple.
